Attentes et besoins

Il est parfois difficile de concilier les attentes liées à nos besoins et notre état émotionnel.

Nos émotions conditionnent notre état d'esprit et en cela une gymnastique mentale se met en place souvent pour le pire...

Quand nous sommes dans le besoin d'obtenir un soutien, que cela soit psychologique ou matériel nous nous attendons à recevoir une aide similaire à celle que nous pourrions octroyer à l'autre. Et quand la réciprocité n'est pas au rendez-vous nous nous sentons lésés.

Chacun réagit à sa manière, et ce n'est pas un problème de considération, mais surtout de communication. Nous exigeons de l'autre qu'il nous apporte ce soutien de lui même, sous prétexte que nous le ferions pour lui, qu'il soit à notre écoute sans avoir à lui communiquer ce que nous attendons de lui.

Nous ne sommes pas dans l'esprit de l'autre et inversement. Chacun a sa propre sensibilité, son histoire, ses expériences, son modèle d'éducation. Nous nous sommes construits grâce ou à cause de cela. La société nous a également conditionnés avec des principes, des obligations, des manières de se comporter, soit dans l'individualité, soit dans le collectif.

En cas de détresse, nous avons tendance à nous replier dans notre bulle de sécurité, espérant qu'un sauveur viennent nous délivrer, nous écouter, nous conseiller, nous apporter un soutien psychologique ou matériel, ou simplement nous offrir un peu de son temps ou une oreille attentive.

Ce n'est pas parce que nous aurions telle ou telle attitude que l'autre doit forcément nous offrir un retour équivalent. Plusieurs cas de figure sont possibles, l'autre n'a pas conscience de notre détresse, il ne mesure pas l'importance de l'émotion que nous ressentons, ses pensées sont orientées ailleurs. Il lui est donc difficile pour de nous apporter ce dont nous avons besoin, d'autant que souvent nous n'exprimons pas de manière explicite et concrète les difficultés que nous rencontrons ou les besoins nécessaires à l'apaisement de nos sentiments ou à la satisfaction matériel que nous recherchons.

Il se peut que l'intention de l'autre soit émise mais qu'elle ne soit pas aussi intense que ce que nous espérions. Chacun fonctionne avec sa propre échelle de valeur. L'erreur que nous faisons souvent est de présumer des pensées de l'autre, et nous construisons un schéma psychologique dénué de tout discernement qui entraîne une torture que nous nous infligeons, tout cela empli de suppositions souvent non fondées.

Dans tous les cas nos attentes sont souvent trop importantes et notre difficulté à les exprimer entraîne une insatisfaction qui affecte notre état émotionnel et psychologique. Nous devons maîtriser nos états d'âme et nous exercer à nettoyer notre canal émotionnel. Apprenons à devenir autonome et à nous abolir de toute dépendance à l'autre.

Être dans l'attente plutôt que dans l'action génère en nous une souffrance et nous empêche de rechercher ce qu'il y a de sous-jacent. Une émotion négative est liée à une peur qui elle-même puise son origine dans une ou plusieurs blessures : le rejet, l'abandon, la trahison, l'humiliation, l'injustice.

Si nous nous exerçons à soigner nos blessures, nous pacifions alors nos émotions et celles-ci deviennent plus légères... Soyons notre propre sauveur et libérons nous de nos préjugés et de toute dépendance à l'autre.

Être heureux, rechercher la joie, cultiver son bonheur, tout cela est un exercice qu'il faut se forcer à pratiquer régulièrement, plus nous nous y exerçons, plus cela devient facile.

La gratitude en devient alors la résultante et les préoccupations disparaissent pour laisser la place à l'amour de soi...

V. Delagarde