L'Unicité de l'Être

17/04/2021

L'être humain se considère comme étant l'espèce dominante, l'espèce supérieure, dotée d'un esprit et d'une intelligence qui lui a permis d'asseoir sa présence et sa domination sur la planète. Mais cette domination se fait au détriment des autres, au détriment de la nature, au détriment de la vie, et même au détriment de sa propre vie. Détruisant ceux qui lui résistent et qui représentent à ses yeux un danger inhérent à sa survie, L'espèce humaine s'inscrit comme un cancer, réduisant à néant son habitat, au point que celui-ci ne lui permettra plus d'exister, un comportement autodestructeur, le menant par définition à sa perte.

Les humains se comportent ainsi depuis des millénaires. Au-delà de détruire son habitat, entraînant la disparition d'un bon nombre d'espèce, ils n'ont de cesse que de se combattre en eux. Un peuple en détruit un autre, une nation en attaque une autre, mettant fin à la domination de l'un pour assoir la soumission de l'autre, ou tout simplement de l'anéantir, avant de disparaitre lui-même. Nous pouvons ainsi l'observer à travers l'histoire, les grandes civilisations se succédant les une après les autres, niant l'origine de ce qui causa leur perte, ne tirant pas les leçons du passé et perpétuant les erreurs inhérentes à leur extinction.

Nous sommes encore à une époque, où humains se différencient les uns des autres, dans la race, la catégorie socioprofessionnelle, la force, l'intelligence, les capacités, la connaissance, ou encore le genre. L'identité prend un rôle encore trop important, réduisant L'Humanité à une finalité de lutte, de comparaison, de jugement, de confrontation, de destruction. Ce mode de pensée, cette manière de raisonner, a pour conséquence de rassembler les uns et les autres, formant ainsi des groupes qui ne se comprennent pas entre eux. Toutes les richesses, financières, philosophiques ou spirituelles, génèrent des débats qui n'embrassent pas un aspect constructif de réflexion commune mais amènent plutôt à la division, au clivage.

Quand certains sont encore dans un rôle où le seul but est de s'accaparer telle ou telle richesse, d'autres prennent un chemin d'éveil de la conscience, que ça cela soit par le prisme de la philosophie ou de la spiritualité. Mais il serait bon d'aller encore plus loin dans la réflexion de cette illogique quête identitaire. Est-il si important de pouvoir se rattacher à un mouvement ou à une idéologie unique. Au-delà de rassembler de petits groupes, celles-ci divisent le plus grand nombre.

Une des plus anciennes luttes est celle du masculin contre le féminin, de la femme contre l'homme, l'un cherchant à dominer l'autre, l'autre cherchant à se venger de l'un. Depuis des milliers d'années la condition des femmes a été réduite à une moindre valeur, sa puissance et sa magie créatrice étant très importantes, l'homme a préféré mettre en évidence leurs faiblesses, de peur qu'ils perdent leur pouvoir dominateur. Nous sortons peu un peu de cela, les femmes désirant reprendre leur place légitime, s'affirmer, exister à leur juste valeur, dans le respect et la considération. C'est en soi une perspective positive dont le but est d'équilibrer les pouvoirs et de retrouver une forme d'équité. Le problème étant que dans cette lutte existentielle, la femme se confronte à l'homme, l'homme ayant peur de la femme, de l'intelligence et de la sagesse qu'elle peut révéler au monde. Même si cela pourrait paraitre légitime à leurs yeux, le fait d'être dans une confrontation permanente ne fait qu'augmenter les clivages et donc amène à une lutte de pouvoir, souvent dans un élan de revanche ou de vengeance. plutôt que de s'unir dans une énergie de création afin que chacun puisse prendre sa place dans équilibre.

Nous sommes avant tout des Êtres, au-delà de la dualité du féminin ou du masculin, nous sommes classifiés, au point de vu de la vie, comme une espèce : « L'espèce humaine ». Si nous efforcions de voir au-delà du genre, au-delà du sexe, et que nous commencions à s'observer dans une forme d'équilibre dans la dualité, et non pas dans nos différences ou nos valeurs, nous pourrions alors endiguer tout ce qui amène à une forme de séparatisme. L'Être dans sa globalité se compose des deux énergies le Yin (féminin) et le Yang (masculin), mais il n'est ni essentiellement l'un ou ni essentiellement l'autre, peu importe le genre, ces deux aspects de la dualité se retrouve en lui, même une certaine prédominance se révèle dans sa psyché ou au niveau de ses attributs physiques.

Ceci étant, peu importe notre sexe, nous avons tous une part féminine ou masculine en nous, renier l'une ou l'autre n'est que la résultante d'un égo encore trop présent dans nos mode de fonctionnement. Accepter ces deux aspect permet alors de reconnaître que nous pouvons nous voir au-delà des apparences, des jugements, des appartenance et surtout au-delà des genres.

Honorer l'Être dans la globalité, et non dans le détail, nous ramène à l'essence même de la vie, de nos origines et de notre finalité. Nous naissons, nous vivons, et nous mourons. Cela vaut pour toutes les espèce, qu'elles soient hommes ou femmes, animale ou végétale, nous sommes tous égaux face à cela. Si nous nous observons et nous apprécions au-delà de cette dualité, que nous ne considérons pas comme plus ou moins que l'autre, ou de nature différente, alors nous pouvons vivre dans une forme d'harmonie et d'équilibre et ainsi garder ou retrouver nos libertés et notre légitimité respective. Ainsi, inscrivons-nous au coeur même de cette nouvelle conscience, la conscience de l'Être, et ne perpétuons plus les anciens schémas à l'origine ces inégalités, celles qui ont créé les relations de dominant/dominé, d'oppresseur/oppressée. Entrons plutôt dans une nouvelle ère, celle de l'Unicité. Ainsi nous pourront construire une vision plus utopique que celle dans laquelle nous vivons depuis des milliers d'années.

Embrassons cette nouvelle vision, cette nouvelle conscience, cette nouvelle sagesse et arrêtons de se considérer, arrêtons de se juger, arrêtons de se comparer, arrêtons de lutter, arrêtons d'avoir peur de l'un ou de l'autre. Unissons-nous dans le respect de l'Être dans sa forme la plus pure. Brisons les chaînes de l'égo et conditionnement qui nous empêchent de s'élever plus haut que cette perception obsolète qui engendre tant de haine et de souffrance. En éliminant toutes les croyances qu'une espèce, un genre, doit dominer l'autre pour ne pas disparaître, alors nous nous élèverons à une conscience supérieure qui sera fait d'échange, d'entraide et d'amour.

La conscience simplement de l'Êtres, la conscience s'inscrivant dans un principe inconditionnel, une énergie bienveillante qui mènera à l'Unicité des Êtres.

Abandonnons la dualité de l'ego, et accueillons l'équilibre de l'Unicité. 

Vincent Delagarde