Nous ne possedons rien ! Ni personne !
Il est important de renoncer à tout ce à quoi nous tenons, en cela nous nous libérons de notre propre servitude.
En effet les possessions sont le miroir de nos besoins ou de nos envies. Elles nous semblent nécessaires à ce que nous pensons être notre accomplissement, notre épanouissement. Mais comme la nature qui évolue au fil des saisons, nous évoluons au fil de nos émotions, qui elles mêmes définissent nos besoins et envies.
Les possessions, qu'elles soient matérielles ou immatérielles, viennent s'ancrer en nous telle une nécessité, qui vient apaiser, conforter ou renforcer la conviction que sans elles nous sommes incomplets, irréalisés voir inexistants. Tout ce que nous nous offrons ou ce que la vie nous octroie doit avoir son utilité.
C'est le principe de la symbiose, c'est à dire l'association réciproquement profitable de deux organismes vivants, ou d'un objet à un autre, d'un sentiment à une émotion, d'un besoin à une envie....
Mais quand cela n'a plus lieu d'être, il est alors temps d'en transmette l'expérience que cela nous a apporté, ou la satisfaction que cela a généré, en offrant à notre tour ces précieux cadeaux à d'autres qui en auront une meilleure utilité.
Pour reprendre l'exemple de la nature, au fil de ses transformations et de ses évolutions, elle puise ce dont elle a besoin pour se renouveler, grandir, fleurir, se reproduire, mourir et enfin renaître pour recommencer son cycle.
Elle le fait sans jamais posséder ni déposséder l'autre, elle respecte le processus de la vie et ce qu'elle emprunte, elle le transmet sous une autre forme qui aura son utilité pour elle même ou pour autrui.
La nature ne produit aucun déchet, tout y est recyclé, que ce soit dans la vie ou la mort... D'ailleurs peut-on réellement parler de vie ou de mort ? La mort symbolise la fin, c'est à dire l'arrêt définitif de toute forme de vie sans plus aucune fonction. Hors nous pouvons l'observer autour de nous, rien ne meurt vraiment, une autre utilité se met simplement en place, une nouvelle transformation s'opère, loin de l'attachement ou du regret, juste dans l'acceptation que cette transformation est utile et nourrit un nouveau but.
Pour cela il suffit juste d'envisager à qui ou à quoi ce dont nous n'avons plus besoin peut-être le plus profitable et choisir alors de lui offrir une nouvelle vie.
La possession, de ce fait limite notre évolution car elle nous attache à notre passé, nous empêche de vivre notre présent et conditionne notre futur.
Posséder est semblable à s'accaparer, cela nous ramène alors à notre ego. Celui-ci étant tourné vers nous mêmes sans ouverture à l'autre, il révèle une posture égoïste qui convoite un seul but, notre autosatisfaction !
Aucune des choses que nous acquérons, qu'elles soient physiques, intellectuelles ou émotionnelles, ne peut avoir de sens si nous ne le transmettons pas au bon moment. Jamais elles ne se perdent car elles font partie de notre apprentissage. Elles prennent toute leur dimension quand elles se partagent ou se recyclent pour œuvrer à un autre usage, pour une nouvelle expérience, pour l'évolution d'un autre individu ou de tout autre élément qui en aurai l'utilité ou en ferai la demande.
Cela la nature l'a compris et dans son accomplissement, elle met toute son énergie au service de l'autre sans renier les cadeaux qui lui ont été offerts pour parfaire sa propre évolution.
Aujourd'hui et depuis longtemps nous nous sommes installés dans un cycle de possessions irrationnelles, souvent inutiles. Nous sommes tellement tournés vers nous-mêmes qu'il nous est pratiquement impossible de nous en démunir ou alors simplement nous remplaçons cela par quelque chose de mieux, après avoir jeté ce qui ne nous convenait plus. Quitte à transformer ce que nous avons acquis en déchet inutilisable et non recyclable, donc non transmissible. Cela est valable pour tous les aspects de la vie, les objets, les sentiments envers les autres ou envers nous mêmes, les liens professionnels, affectifs, amicaux et amoureux, les émotions positives ou négatives et toute expérience de vie...
Tout cela n'aura plus aucune utilité si nous le gardons pour nous. Voyons plutôt tout cela comme une expérience de vie nous permettant d'expérimenter quelque chose de nouveau et de transmettre cet apprentissage auprès de quelqu'un ou de quelque chose d'autre.
Pourquoi alors ne pas simplement réorienter nos possessions vers autrui ou simplement s'en détacher pour qu'elles puissent se libérer de ses acquéreurs et embrasser une nouvelle utilité ?
Se libérer de tout désir de posséder c'est se libérer de nos propres peurs, de nos propres blessures en ayant cette conviction que tout ce dont nous avons besoin est déjà en nous, où viendra à nous, juste dans l'attente d'être révélé et utilisé au bon moment et à bon escient.
Pour gagner cet état de conscience, il est impératif de s'exercer à renoncer à tout ce que l'on redoute de perdre, ni les pleurer, ni les regretter... L'attachement mène à la jalousie et il grandit à l'ombre de la convoitise. Rappelons nous qu'aucune possession n'est acquise pour l'éternité, un jour elle nous quittera ou nous nous en séparerons, reste a savoir ce que nous devons en faire, conscientiser cela permet alors d'alléger son passé et de ne pas encombrer son futur.
Débarrassons nous du superflu, de l'inutile et gardons (momentanément) ce qui est important pour nous aujourd'hui sans nous préoccuper de l'utilité que cela aura demain car après tout il est toujours agréable de faire de la place, pour de nouvelles choses, de nouvelles connaissances, de nouveaux sentiments, de nouvelles émotions qui seront bien plus utile que ce que nous conservons actuellement.
Transmettez, aidez, donnez et vous recevrez à votre tour, au bon moment, sous une nouvelle forme, un nouveau cadeau que vous pourrez partager, car partager ou offrir est ce qu'il y a de plus beau... Le partage nourri le sentiment d'être utile, alors autant joindre l'utile à l'agréable...
Vincent D.
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